Nous avons eu l'occasion de discuter de la souverainté numérique dans notre interview avec Clément David, CEO de Theodo Cloud. La plupart des informations de cet article sont tirées de cet épisode. Encore merci à Clément pour sa participation !
La souveraineté numérique, c'est tout simplement la capacité d'un pays, d'une entreprise, voire d'un individu à garder le contrôle total sur ses données et ses infrastructures numériques, sans avoir à dépendre de solutions étrangères. Ce concept va de pair avec des enjeux comme la protection des données personnelles et la cybersécurité. Mais pour une entreprise de développement, c'est surtout une question d'indépendance technologique !
Partons d'un constat simple : la France n'a jamais été aussi dépendante des technologies étrangères qu'aujourd'hui. Malheureusement, notre pays n'est pas souvent en position de force dans le secteur tech mondial.
Cela dit, aucun pays n'est réellement souverain à 100 % dans ce domaine. Dans un monde ultra-connecté et mondialisé, l'interdépendance des technologies est devenue la norme. Maîtriser toute la chaîne technologique est quasiment impossible, ce qui rend complexe la traçabilité de chaque composant. D'où vient précisément chaque élément de nos infrastructures numériques ? Ce n'est pas toujours évident à savoir ! Et avec la montée en puissance de l'open source et la difficulté à localiser certaines entreprises, la souveraineté numérique devient encore plus compliquée à gérer !
Le sujet de la souveraineté numérique est particulièrement complexe parce qu'il se trouve au carrefour de la technologie, de l'économie et de la politique. D'un côté, cela touche aux choix stratégiques en matière de technologies, comme l'adoption de solutions locales ou open source, permettant aux entreprises et aux États de mieux contrôler leurs infrastructures et données. Mais ces choix ont des répercussions économiques énormes : soutenir des acteurs locaux ou privilégier des solutions souveraines peut influencer des secteurs entiers, créer des emplois et booster la compétitivité nationale. Sans oublier l'aspect politique : la souveraineté numérique concerne aussi la sécurité des données, la protection des informations personnelles et les régulations, qui entrent souvent en conflit avec les intérêts des grandes puissances technologiques étrangères. Trouver un équilibre entre innovation, indépendance et compétitivité demande donc une vision claire et une stratégie bien réfléchie !
Soyons honnêtes : la France accuse un certain retard dans le domaine du cloud. À ce jour, nous n'avons pas encore de fournisseurs locaux capables de rivaliser avec les mastodontes américains comme AWS ou Microsoft Azure.
La comparaison en termes d'investissements est d'ailleurs assez parlante : la Chine injecte environ 40 milliards d'euros chaque année dans la recherche et le développement du cloud, alors que la France n'y consacre que 4 milliards. Avec un tel écart, rattraper la concurrence semble peu probable dans un avenir proche.
Face à cette réalité, les entreprises françaises, pour rester dans la course, n'ont souvent pas d'autre choix que de se tourner vers des fournisseurs de cloud étrangers. Mais cette dépendance présente des risques, notamment en termes de sécurité des données.
\nGoogle avec AWS et Microsoft avec Azure, pour pénétrer le marché français, ont misé sur des alliances stratégiques avec de grands industriels locaux afin d'obtenir la certification "cloud de confiance". Cette certification est essentielle en France, car elle garantit que les solutions cloud respectent des standards rigoureux en matière de protection des données et de sécurité, tout en restant conformes aux régulations locales. En collaborant avec des entreprises françaises comme Orange ou Thales, ces géants américains montrent qu'ils s'adaptent aux spécificités locales et cherchent à rassurer sur la gestion des données. Cette approche leur permet non seulement de s'implanter sur un marché où la sécurité est primordiale, mais aussi de répondre aux critiques sur leur domination globale et les risques de dépendance technologique. Ces alliances combinent innovation et conformité réglementaire tout en renforçant la compétitivité des partenaires français.
\nDe son côté, Amazon adopte une approche différente, centrée sur l'immunité technologique. L'idée est simple : développer des technologies qui garantissent que même Amazon, en tant que fournisseur, n'a pas accès aux données de ses clients. Grâce à des outils comme le chiffrement de bout en bout et des systèmes de gestion des clés de sécurité entièrement contrôlés par les utilisateurs, Amazon offre une solution où la protection des données est intégrée dès la conception. Cela permet aux entreprises de garder la maîtrise totale de leurs informations sensibles, tout en répondant aux préoccupations croissantes en matière de confidentialité et de souveraineté des données. Avec cette stratégie, Amazon se positionne comme un acteur neutre et fiable pour la gestion des données, tout en renforçant la confiance de ses clients face aux enjeux de cybersécurité et de régulation. D'ailleurs, si vous souhaitez migrer vos données vers AWSLe Cloud AWS (Amazon WebServices) est une plateforme de services cloud développée par le géant américain Amazon., on vous propose cet article du blog AXOPEN qui détaille la marche à suivre !
Parlons maintenant d'un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre en 2018 : le CloudLe Cloud consiste à accéder à des ressources informatiques, à partir d'internet, via un fournisseur. Act. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le CLOUD Act n'a pas vraiment de lien direct avec le cloud en tant que technologie. Son objectif principal est de permettre aux autorités américaines d'accéder aux données détenues par des entreprises technologiques, qu'elles soient stockées sur des serveurs physiques ou dans des infrastructures cloud, qu'elles soient situées aux États-Unis ou à l'étranger. Le nom est donc trompeur, car le CLOUD Act concerne l'accès aux informations, et non le cloud computing en lui-même. Il est difficile de penser à un simple hasard ! Cela devient particulièrement problématique lorsqu'on le met en perspective avec le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) en Europe. Le RGPDLa RGPD est une loi européenne sur la sécurité des données. impose des règles strictes pour protéger les données personnelles des citoyens européens, y compris sur la manière dont elles peuvent être transférées et utilisées par des tiers. Le conflit survient lorsqu'une entreprise américaine, soumise au CLOUD Act, est tenue de remettre des données stockées en Europe, potentiellement en violation des principes du RGPD. Cette situation met en lumière la tension entre les législations américaines et européennes, et pose de sérieuses questions sur la souveraineté des données et la protection des droits des utilisateurs.
Pour conclure, on peut dire que la souveraineté numérique se situe au croisement de la technologie, de l'économie et de la politique, en imposant aux pays et aux entreprises des choix stratégiques complexes. Bien que la France et d'autres pays aient du mal à rivaliser avec les géants américains du cloud, des initiatives telles que les alliances locales ou des solutions de sécurité renforcée comme celles d'Amazon montrent bien les efforts pour répondre aux exigences croissantes en matière de protection des données. Malgré tout, les tensions entre les législations, comme celles du CLOUD Act et du RGPD, soulignent l'importance de continuer à développer des infrastructures souveraines pour garantir la maîtrise des données dans un environnement globalisé. La souveraineté numérique n'est plus une option, mais un impératif pour préserver l'indépendance technologique à l'ère digitale !
Si vous souhaitez approfondir le sujet, n'hésitez pas à écouter l'épisode de notre podcast en collaboration avec Clément David, CEO chez Theodo Cloud !
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