Il y a quelques temps, j'ai eu la chance de discuter de souveraineté numérique et plus particulièrement du cloud français avec Bastien Vigneron, expert cloud, lors d'un épisode du podcast AXOPEN. La plupart des informations de cet article sont d'ailleurs tirées de cette interview !
Le cloud souverain, c'est une infrastructure qui garantit aux utilisateurs trois choses essentielles :
Autrement dit, c'est un cloud qui protège les données sensibles tout en garantissant leur confidentialité, même vis-à-vis du fournisseur lui-même. Un cloud vraiment à l'abri des regards extérieurs.
La France est aujourd'hui massivement dépendante des solutions étrangères pour ses besoins numériques :
Et cette dépendance, ça compromet sérieusement la capacité des entreprises et institutions françaises à protéger leurs données stratégiques, et donc leur souveraineté.
Ajoutons à cela un conflit juridique entre les lois européennes (RGPD) et américaines (Cloud Act), qui rend la question de la localisation des données encore plus épineuse.
Comparée aux États-Unis ou à la Chine, la France investit bien moins dans ses infrastructures cloud. Résultat : pas (encore) de géant national capable de rivaliser techniquement ou commercialement avec les leaders mondiaux.
Cependant, des acteurs comme OVHcloud, Scaleway, 3DS Outscale (Dassault Systèmes) ou Jamespot se positionnent comme des alternatives crédibles. Certains ont même obtenu le fameux label "cloud de confiance" délivré par l'ANSSI.
SecNumCloud est un label de sécurité délivré par l'ANSSI. Il certifie que certains prestataires cloud respectent un niveau d'exigence élevé en matière de sécurité, confidentialité, et souveraineté.
Pour décrocher ce précieux label, un fournisseur doit répondre à plusieurs critères :
Parce qu'un cloud peut bien être hébergé en France… mais si le fournisseur est non-européen, il peut tout de même être soumis à des lois étrangères. Grâce à SecNumCloud, c'est clair : les données restent en France, dans un cadre juridique totalement européen.
Au 1er trimestre 2025, on retrouve plusieurs acteurs SecNumCloud qualifiés :
Attention à ne pas tout mélanger :
C'est là où ça se complique : certaines offres labellisées "cloud de confiance" reposent en réalité sur des technologies américaines, ce qui soulève la question de leur véritable indépendance.
Pour les entreprises, la question se pose concrètement : faut-il privilégier des solutions souveraines, parfois moins matures, ou opter pour des leaders étrangers plus performants mais juridiquement sensibles ?
Le compromis dépend du contexte :
Dans tous les cas, il devient indispensable de poser la question de la souveraineté dès la conception du projet cloud !
La souveraineté numérique, ça ne se décrète pas du jour au lendemain : elle se construit avec le temps, grâce à des politiques industrielles ambitieuses et un engagement fort des entreprises.
Bonne nouvelle : les lignes bougent. De plus en plus d'entreprises et d'institutions françaises prennent la mesure de l'enjeu et intègrent la souveraineté dans leur stratégie IT.
Et vous, avez-vous déjà réfléchi à la souveraineté de vos infrastructures numériques ?
Le cloud français n'est peut-être pas encore au niveau des GAFAM en termes de puissance brute, mais il peut offrir une alternative crédible, sécurisée et en phase avec nos valeurs européennes.
Pour les entreprises, la souveraineté numérique n'est pas une contrainte, c'est un levier d'indépendance et de résilience à long terme.
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